FRANÇOIS PERRAS

RAM & AUTRES AMALGAMES

Francois Perras   peint  depuis  plus  de 30 ans.  Sa  principale  source d’inspiration  est puisée à même  la  nature.  Il en extrait une multitude d’éléments qui sont des prétextes pour synthétiser  la forme, la couleur et le mouvement.  Son  approche artistique peut sembler formaliste mais le contenu sous-entend des réflexions sur l’interrelation entre nous et la multitude d’organismes vivants qui nous entourent. 

En 2014, sa pratique artistique  se transforme peu à peu au contact du  cyberespace. Le World Wide Web (Web) avec sa bouillie d’ondes électromagnétiques, de réseautage et d’échange d’informations, devient pour lui une composante  de la création.  L’émotion  qu’il cueille  dans la  nature est maintenant modulée  par les chemins virtuels.

Avec  RAM & AUTRES AMALGAMES,  François Perras  suggère que la mémoire et  la  vision de la  réalité soient souvent biaisées  parles écrans de nos appareils électroniques 

Pour énoncer cela, il prend pour prémices une forme de mémoire informatique que l’on nomme RAM. L’acronyme signifie «Random Access Memory»  ou «mémoire vive» en français.  Traduit librement, «l’accès aléatoire à la mémoire»  devient pour lui  un lieu propice de rencontre entre les états fictifs de l’informatique et  les repères tangibles de la réalité.
La forme que l’artiste privilégie pour illustrer cette conjonction,  joue sur la sémantique des mots et  sur les interprétations picturales. Ainsi le RAM devient le prolongement moderne de la rame comme représentation de la transmission des données et des informations. De la même façon, le canot traditionnel évoque les canaux de communication.

L’exposition navigue pour ainsi dire entre deux eaux.  Dans le nouveau paradigme numérique, elle explore l’ambiguïté de l’apport de la réalité virtuelle sur notre perception du monde. Car  l’omniprésence du web, inscrit maintenant notre mémoire individuelle dans une mémoire collective planétaire.
Par une approche métaphorique et symbolique, ses tableaux présentent l’enchevêtrement aléatoire d’éléments  réels et factices. Ils  deviennent des hyperliens incongrus.

Icônes numériques, plantes, animaux, bestioles, s’amalgament et s’imbriquent de plus en plus dans les œuvres de l’artiste pour exprimer la métamorphose de notre monde.

François Perras artiste et Johanne Martel commissaire de l'exposition